La tortue de Hog Island






Parfois il est difficile de comprendre une autre culture sans la juger, plus encore du haut de 6 et 10 ans. Tom et Sacha ont dû faire cet effort aujourd’hui. Ce matin ensoleillé de dimanche, nous avons découvert une plage déserte, Hog Island, et avons décidé de nous y arrêter, en accostant Ti-Piwi (notre annexe). Très vite nous avons remarqué que des vaches et d’énormes taureaux profitaient aussi du sable fin. Mais dans un coin de la plage, un adorable monsieur nous a rassuré alors qu’il préparait nonchalamment un repas. La plage n’était donc pas si déserte ! Un peu plus tard, deux pêcheurs sont arrivés en bateau avec des douzaines de langoustes ! 
Nous avons couru à leur rencontre et, tout sourire également, ils nous ont expliqué qu’ils allaient ramener leur famille sur la plage pour un grand déjeuner et que nous étions formellement invités ! Comment refuser ?! Au moment de reprendre la mer, nous avons découvert au fond de la barque une énorme tortue. Sacha, folle de joie, a pensé qu’il s’agissait d’une sorte « d’amie » des pêcheurs... Une demi-heure plus tard toute la famille arrivait, nous avons passé un superbe moment avec eux tous à goûter leur entrée à base de volaille mijotée au feu de bois. Ils semblaient très fiers de nous parler de Grenade et nous, tellement heureux de leur dire à quel point nous aimons cette île magnifique ! Au moment de dire au revoir à regret, ils nous ont offert de goûter un dernier plat...du ragoût de tortue... celle-là même du bateau ! Nous avons poliment refusé, Pierrick a plaisanté en indiquant qu’il lui était impossible de manger un animal plus vieux que lui... et puis après de nombreux sourires et chaleureuses poignées de main, nous sommes partis. Nous parlions bien sûr anglais et Tom et Sacha n’ont pas compris quel était le menu du déjeuner. 


Une fois rentrés à bord de Ti’Cata, nous leurs avons expliqué et ils étaient révoltés que des gens si sympathiques puissent tuer cet animal. Nous avons expliqué que sur l’île la pêche de tortue n’est pas interdite, même si très contrôlée, et que cela se faisait certainement dans leur famille depuis des générations. Difficile pour eux de comprendre comment on pouvait devenir ami avec des personnes qui mangeait l’animal qu’ils cajolent de leurs yeux depuis notre arrivée ici, nous avons même visiter un centre de préservation de ces tortues à Bequia ! Et pourtant, quel bon moment nous avons passé avec cette famille... Disons que cela fait justement partie du voyage pour nos petits marins. On peut ne pas être d’accord, mais jamais juger une autre culture. Et ne pas être d’accord ne doit jamais empêcher le dialogue. Sacha est tout de même encore triste pour la tortue et a proposé de retourner sur la plage offrir du feijão à toute la famille... on ne sait jamais, ils pourraient peut être changer le menu du repas du dimanche ! 









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